Prise de position

Enfant malade : la Ligue des familles plaide pour dix jours de congés payés

Pour les parents confrontés aux petites maladies des enfants, la loi ne prévoit aujourd’hui que des jours de congés non rémunérés. Certains employeurs offrent davantage, mais seul un parent sur quatre a droit, en cas de besoin, à un congé payé spécifique. La Ligue des familles demande que l’on ouvre cette possibilité à tous les parents.

« L’école vient de m’appeler alors que j’étais en réunion, car Alphonse a 38,5°C. C’est déjà la deuxième fois cette semaine, c’est ingérable ». « Chez nous, depuis septembre, Zélie n’a tout simplement pas fait une semaine complète à la crèche. J’ai déjà épuisé tous mes congés et ma compagne aussi, je ne sais pas comment on va s’en sortir…». Voici deux exemples de nombreuses conversations échangées sur le pas de la porte des crèches et des écoles entre des parents paniqués et épuisés.

Et pour cause, actuellement, il n’existe aucun droit à un congé rémunéré pour garder les enfants malades à la maison. Avec l’automne déjà là et l’hiver qui arrive, accompagnés de leur lot de microbes, le moment est venu de mettre enfin en place un véritable congé rémunéré de dix jours pour enfant malade.

Faire face aux maladies d’enfant : un vrai casse-tête

Les enfants qui sont malades, c’est une difficulté en tous temps pour les parents. S’ils ne peuvent confier leur enfant à un proche, ils n’ont pas d’autre choix que de recourir au congé pour raison impérieuse (maximum dix jours par an), qui n’est pas rémunéré, et pour lequel ils doivent remettre un justificatif à leur employeur. Actuellement, certains de ces employeurs offrent un congé rémunéré, mais à peine un peu plus d’un parent sur quatre (27%) peut en bénéficier, selon le dernier Baromètre des parents (sondage Ipsos) de la Ligue des familles.

Nous recevons ainsi un nombre considérable de témoignages de parents paniqués - en particulier de jeunes enfants -, confrontés tout au long de l’année aux maladies de leurs petit·e·s. Ils et elles sont effectivement nombreux à avoir toutes les semaines soit le nez qui coule, soit un peu de température, soit des problèmes digestifs, etc.

C’est notamment le cas d’une maman qui nous a contactés. Celle-ci nous a expliqué que depuis qu’elle avait mis sa fille en crèche, il y a cinq mois, la petite n’avait pas pu y passer une seule semaine complète, enchaînant les maladies. Sans congé rémunéré pour garder leur enfant malade à la maison, les parents n’ont donc d’autre choix que d’utiliser leurs heures supplémentaires à récupérer, leurs congés payés, puis des congés sans solde. C’est évidemment totalement ingérable pour des parents qui travaillent.

Le système actuel ne répond pas aux besoins des parents

Il existe bien un système de garde-malade via la mutuelle, mais pendant les épidémies - en particulier donc en automne et en hiver -, il est souvent débordé et donc inaccessible. Le recours aux grands-parents est parfois possible, évidemment, mais toujours est-il qu’il faut qu’ils soient à proximité, ne travaillent plus, soient d’accord et suffisamment en forme pour s’occuper d’enfants parfois très jeunes pendant plusieurs jours. Ceci sans même parler de la crainte de leur confier des enfants malades en période covid et des difficultés qu’il peut y avoir lorsque plusieurs petits-enfants sont malades en même temps, ce qui est loin d’être rare.

Depuis le mois de décembre 2020, le chômage temporaire pour fermeture d’école, crèche, classe ou institut spécialisé a été étendu à toutes les situations de quarantaine d’enfant (y compris l’enseignement à distance). Il s’agit d’un dispositif qui soutient largement les parents, mais, paradoxalement, rien n’a été prévu lorsque les enfants sont effectivement malades alors que l’on sait qu’ils demandent plus d’attentions et de soins.

Dix jours de congés payés, dont trois sans justification

La Ligue des familles propose que les parents aient droit à dix jours de congés rémunérés « enfant malade » : trois jours sans justification, pour permettre aux parents qui voient le matin que leur enfant n’est pas bien de le garder à la maison, et le solde à condition de produire un certificat médical ou un document de la crèche ou de l’école attestant du renvoi de l’enfant à domicile pour raison de santé. Contraindre les parents à se rendre chez le pédiatre ou le généraliste dès qu’un enfant a le nez qui coule ou qu’il fait ses dents nous paraît trop lourd et coûteux pour les parents et inutile pour le budget des soins de santé.

Ce 11 octobre, un accord a été trouvé par le gouvernement fédéral permettant aux travailleuses et travailleurs de s’absenter trois jours par an et cela sans devoir présenter de certificat médical. Pour la Ligue des familles, le gouvernement doit aller plus loin et permettre aux parents de garder leurs enfants malades à la maison, sans perte de salaire.

La proposition de la Ligue des familles répond à une véritable demande des parents qui sont, toujours selon le Baromètre, 7 sur 10 (69%) à souhaiter en priorité bénéficier d’un système de congés spécifiques rémunérés pour faire face aux maladies de leurs enfants.

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