Congé parental : 20 000 femmes pour seulement 5000 hommes

En 2022, à peine 5000 pères ont pris un congé parental à temps plein ou à mi-temps alors que les mères étaient 4 fois plus nombreuses. Les femmes restent très majoritairement en charge des tâches ménagères et familiales et ce sont elles qui quittent, temporairement ou non, le marché du travail à partir de la naissance d’un enfant. Cela implique sur le long terme des effets négatifs sur leur vie professionnelle et leur rémunération. La Ligue des familles appelle à un congé parental mieux rémunéré pour faire évoluer la situation.

Les chiffres de l’Onem sont éloquents. Les femmes recourent 4 fois plus au congé parental à temps plein que les hommes et 5 fois plus au congé parental à mi-temps. L’écart se réduit pour le congé parental à 1/5e temps et disparaît presque pour celui à 1/10e temps.

À la naissance d’un enfant, ce sont en grande partie les femmes qui supportent les ajustements nécessaires pour assurer la combinaison entre responsabilités professionnelles et familiales : elles interrompent leur activité professionnelle, réduisent leur temps de travail ou s’orientent vers des fonctions proposant plus de flexibilité. « Tout cela au détriment de leur vie professionnelle, car elles réduisent l’expérience accumulée, leur rémunération et au final perçoivent une moindre pension », précise Lola Galer, chargée d’études à la Ligue des familles. « Ces effets négatifs sur leurs revenus et leur vie professionnelle ne sont jamais rattrapés. »

Le congé parental à temps plein est rémunéré à peine 879 euros par mois. « En pratique, les parents qui peinent à joindre les deux bouts ne peuvent donc pas se permettre d’y recourir », constate Lola Galer. « Et quand les parents y recourent, c’est dans l’écrasante majorité des cas la mère qui le fait, car la perte financière est alors souvent moindre pour le ménage. »

La Ligue des familles appelle le gouvernement fédéral à augmenter progressivement la rémunération du congé parental pour tendre vers 100% du salaire. « La faible rémunération n’est évidemment pas la seule explication : les stéréotypes de genre poussent les hommes vers le marché du travail et les femmes à la maison lorsqu’ils fondent une famille. Mais la rémunération des congés est un élément majeur qui permettrait de faire évoluer les choses plus rapidement. Et c’est un élément sur lequel il est possible d’agir rapidement, s’il y a une volonté politique en ce sens » conclut Lola Galer.